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    Oliver ou la fabrique d'un manipulateurTrès bon premier roman *****

    Les premières phrases de ce roman nous frappent tel un coup de poing : "I expected more of a reaction the first time I hit her. She just lay on the floor holding her jaw. Staring at me. Silent. She didn't even seem to be surprised.".

    L'on pourrait s'attendre à une histoire de violence conjugale mais "Unravelling Oliver" ne se limite pas au terrible drame que vit Alice. Au fil des narrations de divers protagonistes, c'est la personnalité d'Oliver Ryan, auteur à succès de livres pour enfants, qui se dessine: un homme complexe, tantôt monstre, tantôt martyre, qui ne laisse pas indifférent. Le récit est prenant, le lecteur n'ayant de cesse de savoir comment on en est arrivé à l'effroyable scène d'ouverture, avec en outre des références mystérieuses à un dramatique été 1973. Les différents témoignages des amis et connaissances d'Oliver se rejoignent pour un récit marqué de faits âpres et de douleurs viscérales touchant à la paternité, la maternité, au besoin d'amour et de reconnaissance.

    Un premier roman impressionnant que je vous recommande vivement si vous aimez le suspense psychologique.


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    Cet instant-làRoute de Madison berlinoise ****

    Alors que Thomas Nesbitt, écrivain américain à l'aube de la cinquantaine, est confronté à la fin de son mariage, il reçoit un paquet provenant d'Allemagne. L'adresse de l'expéditeur le bouleverse, puisque Petra Dussmann est la femme qu'il a aimée follement à Berlin quelques années avant la chute du Mur...

    A l'image de Berlin, où se déroule une grande partie de l'histoire, je dirais que «Cet instant-là» ("The Moment") a un double visage.

    En caricaturant à peine, je peux dire que je me suis ennuyée ferme pendant la première partie, me demandant où était passé le talent de conteur de Kennedy, et que j'ai même levé les yeux au ciel lorsqu'il a osé terminer un chapitre par cette phrase qui restera sans doute dans les annales de la littérature: « Happiness exists ».

    Par contre, à partir d'environ 200-250 pages, j'avoue que j'ai été complètement happée par l'histoire des deux protagonistes. L'histoire trouve enfin son rythme, elle est captivante, l'univers décrit fait froid dans le dos et donne un aperçu d'une réalité pas si lointaine historiquement parlant. La fin est quant à elle très belle, pleine de réflexions douces amères sur ces moments qui changent (ou pas) nos vies.

    Histoire d'amour intense, réflexion sur l'impossible deuil des amours perdues et sur les tragédies humaines engendrées par un système politique, « The Moment » est certes un peu inégal mais au final, il vaut certainement le détour. Ne vous fiez pas à la première partie (n'exagérons pas, elle n'est pas soporifique...), la seconde mérite le voyage.


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    L'honneur d'Edward FinniganCrimes et châtiments *****

    "Bien sûr, il va mourir. Bien sûr, il attend la mort depuis quatre ans et demi. Mais le châtiment, le vrai châtiment, c'est de connaître le moment exact."

    C'est ainsi que commence le roman de Roslund et Hellström "L'honneur d'Edward Finnigan", roman abordant la question de la légitimité de la peine de mort. "Il", c'est John Meyer Frey, condamné à mort alors qu'il est encore mineur pour le meurtre de sa petite amie, Elizabeth Finnigan, et enfermé dans une prison de l'Ohio en attendant son exécution. Consumé par la haine, Edward Finnigan ne vit plus que pour le moment où il verra mourir celui qui a assassiné son unique enfant. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est que John Meyer Frey allait mourir peu avant son exécution, le privant ainsi de la vengeance à laquelle il aspirait tant.

    "L'honneur d'Edward Finnigan" est un roman captivant à plus d'un titre.

    D'une part, il s'agit d'un roman policier au rythme soutenu, avec des chapitres courts apportant un éclairage tantôt sur le passé, tantôt sur le présent, le lecteur reconstituant peu à peu le puzzle des événements.

    D'autre part, le thème abordé est grave et quelle que soit son opinion sur le sujet, l'on ne peut rester indifférent à cette approche à la fois clinique et humaine du sujet: clinique parce qu'aucun détail technique n'est épargné et humaine parce que le condamné n'est pas forcément coupable et que s'il l'est, il est aussi un père, un mari, un fils. Roslund et Hellström plongent ainsi le lecteur dans l'horreur physique et psychologique d'une mise à mort programmée.

    Enfin, l'intrigue est très ingénieuse et la fin totalement imprévisible. Certains aspects sont certes peu plausibles mais les grandes énigmes policières qui ont fait notre bonheur (les "Dix petits nègres" ou le "Crime de l'Orient-Express pour ne citer qu'eux) ne brillaient pas particulièrement par leur plausibilité.

    En résumé, un roman policier qui réunit à la fois suspense et ingéniosité avec en outre une réflexion sur la vengeance et l'implacabilité d'un système qui autorise précisément ce qu'il est censé punir. Intéressant et interpellant, à découvrir.


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    Think of a NumberIngénieux et addictif *****

    "Pensez à un nombre entre un et mille -le premier qui vous passe par la tête. Retenez-le bien. A présent, voyez comme je connais vos secrets. Ouvrez la petite enveloppe."

    Tel est le message anonyme que reçoit Mark Mellery, directeur-gourou d'un centre de développement personnel. Il se prête à ce petit jeu en apparence anodin et sa vie bascule lorsqu'il s'avère que l'enveloppe contient le nombre 658... soit précisément le nombre auquel il a pensé. Qui est donc cet inconnu qui connaît ses pensées les plus intimes et lui veut tout sauf du bien ? Terrorisé, Mark s'adresse à un ancien condisciple, David Gurney, jeune retraité du NYPD, dans l'espoir de mettre un terme à ce jeu machiavélique...

    Premier roman de John Verdon, "658" ("Think of a Number") est un thriller qui captive dès la première page et ne vous lâche plus. Il a le mérite d'allier à une intrigue impeccable une profondeur humaine et psychologique -notamment au travers du personnage tourmenté de Dave Gurney ; paradoxalement, je constate que c'est précisément ce que lui reprochent certaines critiques négatives. Chacun sa façon de percevoir les choses, bien sûr, mais personnellement, j'apprécie un thriller qui n'est pas action pure mais prend la peine de s'arrêter aux êtres, aux paysages, aux ambiances, et les passages relatifs au vécu de Gurney ne m'ont nullement paru lourds ou inutiles, bien au contraire.

    Alors que beaucoup d'auteurs, après un début fascinant, ne portent pas leur idée jusqu'au bout et font appel à un élément surnaturel ou grotesquement improbable pour boucler leur histoire, John Verdon a selon moi évité ce piège puisque la résolution est on ne peut plus simple -même si je concède aux détracteurs que sans doute aucun meurtrier n'a jamais procédé de la sorte- et que l'on se dit après coup qu'il suffisait d'y penser...

    Le quatrième de couverture évoque un "thriller parfait", "addictif", une "suprême élégance" ou encore un "suspense insoutenable"; si les éloges figurant au dos des livres sont parfois excessifs et mensongers, tel n'est pas le cas ici et j'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à dévorer ce roman...


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  • 658

     

    658Ingénieux et addictif *****

    "Pensez à un nombre entre un et mille -le premier qui vous passe par la tête. Retenez-le bien. A présent, voyez comme je connais vos secrets. Ouvrez la petite enveloppe."

    Tel est le message anonyme que reçoit Mark Mellery, directeur-gourou d'un centre de développement personnel. Il se prête à ce petit jeu en apparence anodin et sa vie bascule lorsqu'il s'avère que l'enveloppe contient le nombre 658... soit précisément le nombre auquel il a pensé. Qui est donc cet inconnu qui connaît ses pensées les plus intimes et lui veut tout sauf du bien ? Terrorisé, Mark s'adresse à un ancien condisciple, David Gurney, jeune retraité du NYPD, dans l'espoir de mettre un terme à ce jeu machiavélique...

    Premier roman de John Verdon, "658" ("Think of a Number") est un thriller qui captive dès la première page et ne vous lâche plus. Il a le mérite d'allier à une intrigue impeccable une profondeur humaine et psychologique -notamment au travers du personnage tourmenté de Dave Gurney ; paradoxalement, je constate que c'est précisément ce que lui reprochent certaines critiques négatives. Chacun sa façon de percevoir les choses, bien sûr, mais personnellement, j'apprécie un thriller qui n'est pas action pure mais prend la peine de s'arrêter aux êtres, aux paysages, aux ambiances, et les passages relatifs au vécu de Gurney ne m'ont nullement paru lourds ou inutiles, bien au contraire.

    Alors que beaucoup d'auteurs, après un début fascinant, ne portent pas leur idée jusqu'au bout et font appel à un élément surnaturel ou grotesquement improbable pour boucler leur histoire, John Verdon a selon moi évité ce piège puisque la résolution est on ne peut plus simple -même si je concède aux détracteurs que sans doute aucun meurtrier n'a jamais procédé de la sorte- et que l'on se dit après coup qu'il suffisait d'y penser...

    Le quatrième de couverture évoque un "thriller parfait", "addictif", une "suprême élégance" ou encore un "suspense insoutenable"; si les éloges figurant au dos des livres sont parfois excessifs et mensongers, tel n'est pas le cas ici et j'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à dévorer ce roman...


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