• Veiller sur elle

    Veiller sur elle

    « Et puis la version la plus populaire, et la plus secrète, car le romantisme n’entre ici qu’en contrebande : il est là pour veiller sur elle. Elle qui attend, dans sa nuit de marbre, à quelques centaines de mètres de la petite cellule. Elle qui patiente depuis quarante ans. » *****

    Dans une abbaye du Piémont, un homme est sur le point de rendre son dernier souffle. Il n’a jamais prononcé de vœux et pourtant, il vit là en reclus, depuis quarante ans, et veille sur elle…

    Cet homme s’appelle Michelangelo, dit Mimo, et à l’instar de son illustre homonyme, il veut devenir un grand sculpteur. Les fées ne se sont cependant pas penchées sur son berceau : né dans une famille pauvre et orphelin de père, il est atteint de nanisme et est envoyé très jeune chez un oncle brutal et alcoolique.

    Sa vie prend un tournant décisif lorsqu’il rencontre Viola Orsini, jeune fille issue d’une famille illustre, rebelle et anticonformiste. Ils sont alors adolescents et tout au long de leur existence, ils n’auront de cesse de se retrouver et de se séparer, au gré d’une relation intense et marginale.

    Tout en suivant cette étrange histoire d’amour, le lecteur voyage de Pietra d’Alba à Rome en passant par Florence et il effleure l’histoire de l’art grâce à Fra Angelico et à Michel-Ange, avec en filigrane la Pietà de ce dernier, mystérieuse, fascinante. Il plonge aussi, hélas, dans les heures sombres de l’Italie fasciste. « Personne ne fait jamais rien de mal, la beauté du mal étant précisément qu’il ne demande aucun effort. Il suffit de le regarder passer. »

    Un roman magnifique, étourdissant, qui à l’heure où j’écris ces lignes est toujours en lice pour le Goncourt. L’histoire est riche et foisonnante, l’écriture aussi belle que poétique, les deux protagonistes émouvants et inoubliables.

    Quelques extraits que je n’ai pu m’empêcher de surligner…

    « Puis le ciel me prit, et les cyprès, pinceaux abandonnés dans un glacis d’étoiles. »

    « Au-dessus de nos têtes, le ciel s’étourdissait de nuages au ventre sombre, allumés de flamboiements intermittents. »

    « Je ne mesure qu’aujourd’hui ce que la beauté du jour doit à la prescience de la nuit. »

    Un petit bijou smile

     

     

     


  • Commentaires

    1
    Jean Etienne
    Dimanche 12 Novembre 2023 à 17:20

    Bonsoir 

    Merci de me commenter la réflexion (Andréa)

    « Je ne mesure qu’aujourd’hui ce que la beauté du jour doit à la prescience de la nuit. »

    Le mot prescience me hante smile

    Merci pour tout

    Jean

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