• Comptine mortelle

    Comptine mortelle

    Comptine mortelleHommage réussi *****

    Les nostalgiques de l’âge d’or du roman policier à énigmes vont sans nul doute se régaler à la lecture de cet hommage à Agatha Christie : un labyrinthe complexe et intelligent, de multiples références à la Reine du Crime et à la littérature, des jeux de mots, des petits détails significatifs, sans oublier une mise en abyme par laquelle Horowitz se met en scène… que demander de plus ?

    «Magpie Murders» nous offre une double intrigue. Au début du roman, l’éditrice Susan Reynolds reçoit le manuscrit de l’un de ses auteurs à succès, Alan Conway… et prévient le lecteur que ce manuscrit a bouleversé sa vie. Le roman d’Alan Conway débute alors et voilà ledit lecteur transporté dans un petit village anglais dont la quiétude est troublée par des morts suspectes. Un excellent « whodunnit » en perspective  – on en vient presque à oublier qu’il s’agit d’un roman à l’intérieur du roman… Un seul défaut, mais de taille pour un roman policier : les derniers chapitres ont disparu. Et ce n’est pas Alan Conway qui pourra révéler qui est le coupable puisqu’il vient lui-même de mourir dans d’étranges circonstances… à l’image de son détective, Atticus Pünd (il est à noter que certains noms diffèrent entre la version originale et la version française en raison de jeux de mots autrement intraduisibles... pensée émue pour le traducteur).

    Je vous rassure, les deux mystères seront résolus de manière tout à fait satisfaisante et j’ai retrouvé le plaisir des énigmes d’antan  – qui a oublié ces comptines de petits nègres et de petits cochons et surtout ces moments délicieux où Poirot rassemblait ses suspects pour dénoncer le coupable ?

    Au plaisir de lire un roman policier classique viennent s’ajouter une touche d’humour british et d’autodérision (un personnage critique "Midsomer Murders"… dont Horowitz est le scénariste) ainsi que des réflexions amusantes et/ou intéressantes, qu’il s’agisse de la relation entre l’auteur et son personnage, de l’importance des noms (vous conviendrez que Pansy O’Hara aurait été bien moins sexy si Margaret Mitchell n’avait eu l’excellente idée de la rebaptiser Scarlett) ou encore de la littérature en général : "Whodunnits are all about truth : nothing more, nothing less. In a world full of uncertainties, is it not inherently satisfying to come to the last page with every i dotted and every t crossed? The stories mimic our experience in the world.”

    Un délicieux moment de lecture que je recommande sans hésiter aux fans d’Agatha Christie.

     

    Du même auteur:

    The Word Is Murder


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