• Et que ne durent que les moments doux

    Et que ne durent que les moments doux«Mes vingt-trois dernières années ont été consacrées à mes enfants. Je ne me suis pas sacrifiée. Devenir mère a donné un sens à ma vie. Enfin, j’étais utile. Enfin, je comptais pour quelqu’un. C’est égoïste, j’en conviens. Je ne l’ai pas calculé : la maternité a réparé en moi ce que l’enfance avait abîmé.» ****

    Alors qu’Elise arrive à l’âge symbolique de cinquante ans, elle se trouve confrontée au vide laissé par son fils Thomas, qui part vivre à plusieurs centaines de kilomètres de chez elle. Sa fille Charline habite quant à elle à Londres, l’ex-mari n’est plus qu’un (mauvais) souvenir et Elise doit dès lors trouver un sens à une existence qui va désormais s’organiser en fonction de cette nouvelle solitude et d’une tendresse qui n’a plus de destinataire à portée de main.

    En parallèle, nous suivons l’expérience douloureuse de Lili, qui devient mère pour la première fois dans un contexte aussi inattendu que douloureux : sa petite fille est arrivée bien trop tôt et sa survie n’est pas garantie. Le bonheur de rentrer chez soi avec un nouveau-né est remplacé par un séjour émotionnellement éprouvant en néonatalogie. «Derrière les portes des services de néonatalogie se cache une réalité que la plupart des gens préfèrent ignorer. On peut mourir à tout âge, même quand on n’a pas encore vécu.»

    J’ai beaucoup aimé ce roman car il a le mérite d’être réaliste (inspiré du vécu de l’auteure) sans verser dans la caricature ni le pathos. Les passages relatifs à Lili sont les plus émouvants en raison de son histoire et nous font découvrir un monde que la plupart d’entre nous auront la chance de ne pas connaître, un monde où l’on n’ose pas quitter son enfant des yeux de peur de le perdre (« Comme si détourner les yeux te donnerait l’occasion de nous faire faux bond, comme si te dévisager pouvait t’empêcher de mourir. Comme si la vie ne s’enfuyait qu’à l’abri des regards. »).

    Ceux relatifs à Elise apportent heureusement une touche de légèreté, notamment par le biais de messages échangés avec les enfants qui ont quitté le nid et qui m’ont fait sourire plus d’une fois (les envois maternels pleins de tendresse et de sollicitude, les réponses laconiques ou ironiques… j’imaginais très bien ce genre d’échanges avec mes propres enfants wink2).

    La mère que je suis n’a pas manqué de se reconnaître dans les touches de lucidité et d’autodérision d’Elise : «Je ne compte plus <…> les fois où j’écoutais leurs histoires d’une oreille, en ayant hâte qu’elles se terminent. Les fois où je ne supportais plus de les entendre héler maman.»… (heu, oui, j’avoue, ça m’est arrivé sarcastic) ou encore, à propos des émojis : « ces petites icônes, qui me permettent de passer pour une blagueuse alors que je suis juste une mère pénible»… (je vais désormais éviter les émojis smile)

    «Et que ne durent que les moments doux » est un livre aussi doux que son titre le laisse supposer, parlant de la maternité et de ses différents aspects avec beaucoup de tendresse mais aussi d’humour et de sincérité. Une lecture très agréable que je vous recommande.

     

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