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    Robe de mariéDiaboliquement efficace ****

    J'ai souvent trouvé les thrillers français assez fades face à leurs homologues anglo-saxons et j'appréhendais donc un peu la lecture de "Robe de marié", mais cette fois, nulle frustration mais beaucoup de plaisir par contre.

    Ecrit dans un style sobre, sans longueurs inutiles, ce roman m'a accrochée dès les premières pages et a su me tenir en haleine jusqu'au bout, grâce à des rebondissements et des retournements de situation aussi soudains que surprenants. Le roman commence par la lente descente aux enfers de Sophie, jeune femme bourgeoise qui mène une vie paisible avant de sombrer dans son enfer personnel, et va crescendo jusqu'à un dénouement très réussi.

    Inutile de donner trop de détails sur l'intrigue, ce serait sans aucun doute gâcher l'effet de surprise. Il suffit de savoir que le piège est diabolique, magistralement conçu, et que l'on entre dans un cruel jeu du chat et de la souris sans plus très bien savoir au bout du compte qui est le bourreau et qui est la victime.

    A emporter sans hésitation en vacances, le récit est mené tambour battant, on ne s'ennuie pas un seul instant et les pages se tournent toutes seules... Un bon moment de lecture facile et une intrigue extrêmement bien ficelée.

    Du même auteur: Alex


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    N'oublier jamaisNe jamais ramasser une écharpe Burberry rouge... *****

    Déjà conquise par "Un avion sans elle" et "Nymphéas noirs", j'ai abordé "N'oublier jamais" avec un enthousiasme qui n'a pas été déçu. "N'oublier jamais" est difficile à résumer car riche en péripéties et en surprises qu'il serait criminel de dévoiler. Un petit avant-goût seulement: Jamal, jeune athlète handicapé, court le long des falaises normandes lorsque son attention est attirée par une jeune femme visiblement en détresse. Son réflexe de lui tendre une écharpe pour l'empêcher de sauter lui coûtera très cher et quelques minutes plus tard, il se retrouve dans une situation surréaliste que l'on ne comprendra que plusieurs centaines de pages plus loin...

    L'imagination sans faille de Michel Bussi est à nouveau à l'oeuvre: il harponne son lecteur dès les premières pages par une énigme apparemment insoluble, l'entraîne dans les méandres d'une histoire délicieusement compliquée et irrationnelle... et clôture son roman par une solution parfaitement satisfaisante (alors que je me suis plus d'une fois demandé comment il allait pouvoir se sortir de cet imbroglio sans avoir recours à un deus ex machina ridicule comme c'est parfois le cas dans certains romans qui avaient trop bien commencé). Mission accomplie, le plaisir de lecture est total, la narration inventive et captivante. Les critiques concernant le style ne me paraissent personnellement pas justifiées: ce n'est pas le critère premier de ce genre littéraire, même si je suis parfois dérangée par l'écriture de certains romans à suspense. Tel n'est pas le cas ici: on n'est pas dans un roman de Marcel Proust mais dans un roman policier drôlement bien construit et rédigé de façon tout à fait correcte. Pour ma part, je ne me suis pas ennuyée une seule minute, c'est tout ce que je demandais, et si vous avez hâte de savoir ce qui est arrivé à Jamal, suivez-le en Normandie, quelques surprises vous y attendent smile 

    Du même auteur : Maman a tort

     


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    The Headmaster's WifeBonjour tristesses *****

    Autant le dire tout de suite, si vous êtes d'humeur un peu dépressive, ce n'est pas "The Headmaster's Wife" qui vous rendra la joie de vivre. Mais si vous appréciez la littérature fine, celle où l'auteur trouve au détour d'une page les mots exacts pour dépeindre une ambiance, un sentiment, une nostalgie, alors ce livre est pour vous. Lorsque l'on apprend, dans les remerciements, que l'auteur l'a écrit au chevet de sa petite fille qui n'a vécu que six mois, on comprend mieux la tristesse qui ne pouvait manquer de s'en dégager.
    "The Headmaster's Wife" est un roman littéralement scindé en deux, comme si l'auteur s'était ravisé en chemin. La première partie est une narration classique, centrée sur une attirance qui va à l'encontre de tout bon sens, "elle au printemps, lui en hiver", comme le chantait joliment le poète. Dans une école du Vermont, le respectable directeur, Arthur Winthrop,s'éprend de Betsy, l'une de ses étudiantes, dérivant dans un scénario classique d'obsession amoureuse malsaine.
    La seconde partie prend le lecteur par surprise en s'orientant dans une tout autre direction, dont je ne peux vous dévoiler grand chose sous peine de gâcher le plaisir, mais qui jette un éclairage nouveau sur la première.Dans cette deuxième narration, l'épouse d'Arthur tient cette fois le rôle principal et au gré de ses brisures, la tristesse vient peu à peu s'imposer en filigrane.
    "The Headmaster's Wife" est une réflexion douce amère sur le couple, les relations filiales, les rêves déchus, les esprits et les âmes éclatés, avec des réminiscences de l'auteur américain Thomas H. Cook. Une réussite littéraire et humaine qui donne en tout cas envie de découvrir les oeuvres antérieures de Thomas Christopher Greene.


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    Cinquante nuances de GreyTout sauf nuancé  **

    L'extrême opposition entre les avis des lecteurs m'a donné envie de découvrir ce livre que tout le monde semblait avoir lu sauf moi et j'ai donc abordé ce "50 nuances" sans trop d'a priori, curieuse de voir s'il s'agissait du navet décrié ou d'un classique à découvrir.
    Après avoir lu deux tomes, je ne peux que m'étonner que ces romans aient fait l'objet à la fois d'un tel engouement et d'une telle virulence dans les réactions. La première remarque qui s'impose concerne l'écriture: la narratrice écrit comme elle parle -un peu dommage pour une oeuvre "littéraire"- et le récit est donc entrecoupé de dizaines de "waouh", "putain!" ou encore "bordel". Cette succession de tics verbaux m'a personnellement beaucoup agacée au point de devenir insupportable au tome 2.
    L'intrigue est quant à elle basique et répétitive. Le seul point intéressant se trouve dans le tome 1, à savoir la relation troublante et très intense entre les deux personnages principaux, relation qui exerce une certaine fascination sur le lecteur par sa marginalité et ses excès. Cela étant, cette touche intense est noyée sous les clichés et caricatures et le personnage de Christian m'a fait plus d'une fois l'effet de sortir tout droit d'une série américaine, l'amour, la gloire et la beauté s'accompagnant cette fois de perversion pour épicer la chose. Harlequin version SM smile
    Pas de quoi fouetter un chat, donc (sans mauvais jeu de mots smile ) , ce roman n'a rien d'exceptionnel, en tout cas pas au point de susciter tant d'intérêt et de polémiques. Petite mention pour les références musicales, ces dernières m'ayant donné envie de découvrir Thomas Tallis et le Marcello de Bach, qui m'ont beaucoup plu. Le film peut être intéressant s'il sait exploiter cette atmosphère particulière et mettre l'accent sur le magnétisme de la relation amoureuse entre Ana et Christian (j'avoue ne pas avoir eu le courage d'aller le voir) mais le livre est quant à lui décevant par son écriture et l'aspect répétitif de ses scènes et répliques.


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    CyanurePfff  *

    Le titre de mon commentaire est à l'image de ce roman: court, peu inspiré et dénué de toute qualité littéraire. Que Camilla Lackberg produise une oeuvre plus brève que d'habitude, pourquoi pas, mais là, en le refermant, j'ai eu une impression de déception et d'escroquerie (et de satisfaction à l'idée qu'il m'a été prêté et que je n'ai donc pas dû débourser un seul euro).

    Un récit de Noël par un auteur à succès -succès mérité-, un huis-clos aromatisé de cyanure, la présence d'un des personnages des autres romans, une touche de Conan Doyle, les ingrédients avaient de quoi attirer le lecteur. Que nenni. L'histoire tient davantage du canevas que du roman, aucun aspect n'est étoffé, l'intrigue et les personnages sont très pauvres et le style minimaliste, et si l'on m'avait dit que c'était ma fille, fan d'Agatha Christie, qui l'avait écrit, j'aurais (presque) pu le croire. Quant au dénouement "surprise", il est à la fois bâclé et "déjà vu", comme s'il avait fallu boucler le manuscrit au plus vite et par conséquent emprunter l'idée d'un prédécesseur.

    Fausse note dans l'oeuvre de Camilla Lackberg, ce "Cyanure" n'est en rien comparable à la série Patrick Hedström / Erica Falck et je ne peux que conseiller à ceux qui ne la connaissaient pas de ne pas la juger sur ce roman, elle est capable de bien mieux.


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