• L'affaire Isobel Vine

    L'affaire Isobel Vine

    Michael Connelly made in Australie ****

    « L’affaire Isobel  Vine » (« Kingdom of the Strong ») est le quatrième roman de Tony Cavanaugh mettant en scène le policier Darian Richards mais le premier à être traduit en français. La comparaison avec Michael Connelly m’a donné envie de le découvrir et si je me méfie toujours un peu de ce genre de publicité accrocheuse, je dois reconnaître qu’il s’agit, tout comme les oeuvres de Connelly, d’un roman policier de qualité, jouant sur l’ombre et la lumière et mettant en scène des protagonistes faillibles, ce qui confère à l’ensemble une impression de réalisme. Le style est tantôt soigné, tantôt cru, mais cette vulgarité occasionnelle n'est pas gratuite et n'est que le reflet de la brutalité des scènes évoquées.

    Alors que Darian Richards s’est exilé au bord d’un lac après un échec et passe le plus clair de son temps dans son hamac, il est contacté par son ancien patron, Copeland Walsh, pour élucider un sordide « cold case » : la mort de la jeune Isobel Vine, dix-huit ans, affaire datant de vingt-cinq ans et très vite classée comme suicide, malgré les protestations du père d’Isobel. La raison de ce désir soudain de l’élucider est très pragmatique : quatre jeunes policiers avaient à l’époque été mêlés à l’affaire et l’un d’eux, Nick Racine, postule maintenant  pour une haute fonction dans la police. Sa présence suspecte chez Isobel le soir de sa mort faisant tache sur son curriculum vitae, il y a donc lieu d’éclaircir l’affaire pour que Nick puisse accéder à son poste sans la moindre réserve.

    « L’affaire Isobel Vine » est un roman policier de facture classique, avec alternance de points de vue narratifs et passage d'une période à l'autre, ce qui assure un suspense continu. Il nous offre en outre quelques références littéraires et un double mystère qui rend la fin du livre passionnante : l’identité du ou des coupable(s) et la question des preuves, vingt-cinq ans après. Le personnage de Darian Richards est à la fois complexe et attachant et a le mérite de lever le voile sur la réalité policière et sur l’impact sur les policiers de ce qu’ils vivent au quotidien : ainsi, la géographie de Melbourne n’est pour Darian qu’un long chemin de croix émaillé de morts violentes, de nombreux lieux évoquant les horreurs dont il a été témoin. Guère étonnant dès lors que les frontières entre le bien et le mal s’estompent, laissant place à des décisions parfois peu orthodoxes…

    Les amateurs de romans noirs se réjouiront de l’arrivée de cette nouvelle voix dans la littérature policière, cette fois dans un cadre australien qui, tout comme l’excellent « Canicule » de Jane Harper que j’ai découvert cette année, apporte un certain dépaysement dans l’univers du polar. Un bon moment de lecture et assurément d’autres en perspective lorsque les aventures précédentes de Darian Richards auront été traduites

     

    Si vous aimez les romans policiers australiens : Canicule


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