• Des souris et des hommes

    Des souris et des hommes« Ce livre est bref. Mais son pouvoir est long. Ce livre est écrit avec rudesse et, souvent, grossièreté. Mais il est tout nourri de pudeur et d’amour. Certains auteurs de l’Amérique du Nord disposent d’un secret impénétrable. » *****

    En entamant ainsi sa préface de « Of Mice and Men », Joseph Kessel a (presque) tout dit de ce fabuleux roman de John Steinbeck. Une œuvre très courte, composée en grande partie de dialogues, et qui a cependant le pouvoir inexpliqué de nous faire partager de manière intime et intense une tranche de vie des deux personnages principaux, George et Lennie.

    Steinbeck nous emmène dans la Californie des années trente, celle où les rêves les plus simples semblent parfois inaccessibles. Celui de George et de Lennie, travailleurs agricoles qui vont de ferme en ferme en quête de quelques dollars, n’a pourtant rien d’extravagant : un petit lopin de terre rien qu’à eux, ne rien devoir à personne, vivre comme des rentiers. Un peu de luzerne aussi, pour élever des lapins, car Lennie adore caresser les lapins.

    Lennie a l’innocence d’un enfant et la force incontrôlable d’un homme et le lecteur comprend très vite que le rêve risque de virer au cauchemar, en dépit des efforts de George pour le protéger de lui-même et des autres…

    Ce roman d’une apparente et trompeuse simplicité a la force des grandes œuvres, celles que l’on referme sans les quitter vraiment. On gardera dans un coin de sa tête et de son cœur les deux gaillards, leur amitié improbable et émouvante, leur courage, la brutalité de l’univers auquel ils sont confrontés, et on aura l’impression d’avoir partagé leur vécu alors que l’auteur ne décrit jamais leurs sentiments ni leurs pensées. Un classique magistral à (re)découvrir.


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