• The Fate of Katherine Carr

     

    The Fate of Katherine CarrLes voyages au bout de la nuit de Thomas Cook *****

    Car c'est bien de cela qu'il s'agit ici, et ceux qui connaissent l'auteur retrouveront l'atmosphère du terrible "Instruments of Night" qui m'avait permis de le découvrir.

    "The Fate of Katherine Carr" est une oeuvre littéraire particulière et une occasion d'entrer dans l'univers sombre de Thomas H. Cook si vous ne le connaissez pas encore, au travers des vies de trois personnages, des personnages blessés, voire brisés, comme toujours chez Cook.

    George Gates, le narrateur, ne fait que survivre depuis l'assassinat de son fils Teddy il y a quelques années;à l'horreur des faits se mêle une culpabilité obsédante dont il ne s'est jamais relevé. Katherine Carr est une poétesse qui a disparu il y a vingt ans dans des circonstances jamais élucidées; elle est l'auteur d'un récit dont l'héroïne porte son nom et dont George espère qu'il livrera les clés du mystère. Enfin, Alice est une petite fille atteinte de progéria, dont les jours sont comptés et qui avec George essaie d'élucider le mystérieux destin de Katherine Carr.

    Ce roman est magnifiquement construit, les récits s'emboîtant comme des poupées gigognes, avec des mises en abyme qui le rendent un peu complexe: on ne sait plus très bien si c'est l'histoire de Katherine qui est narrée, ou du personnage de Katherine dans son propre roman, ou celle d'Alice peut-être, ou pourquoi pas celle du narrateur, mais peu importe, finalement. Ce qui compte, ce sont les thèmes récurrents dans l'oeuvre de Cook et qui reviennent ici à tous les niveaux du récit: l'obsession du mal absolu, l'innocence, la culpabilité, la noirceur infinie sans rédemption possible, l'absence de réponse aux questions face à la souffrance -que ce soit celle des victimes de violences humaines ou de violences faites par la nature, comme la maladie dont souffre Alice.

    Paradoxalement, j'ai ressenti une certaine frustration en fermant le livre, parce que le lecteur n'est pas récompensé par des réponses nettes à l'issue de ce puzzle subtil, et pourtant je n'ai pu me défaire du sentiment d'avoir lu quelque chose d'infiniment beau, où les sentiments humains les plus forts et les plus douloureux sont exprimés dans une prose lyrique de très grande qualité. "Haunting" est sans doute le qualificatif qui s'applique le mieux aux oeuvres de Thomas H. Cook, parce qu'elles sont difficiles à oublier et que chacune de ses parutions nous donne envie de replonger dans son univers, aussi âpre soit-il.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :