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    L'opossum roseBluffant *****

    J'avoue que je n’aurais pas particulièrement été attirée par un titre tel que « L’opossum rose » s’il ne m’avait été vivement conseillé par une amie. Bien m’en prit smile

    Dès les premières pages, Federico Axat capte l’attention de son lecteur par une mise en bouche originale : alors que Ted McKay est sur le point de se tirer une balle dans la tête, un importun sonne à sa porte avec insistance. Sur la table, un message que Ted ne se souvient pas avoir écrit, lui enjoignant d’ouvrir la porte car c’est sa dernière chance ; derrière la porte, un homme, Justin Lynch, qui lui propose un étrange marché.

    Ted se voit confier une double mission : tuer un meurtrier qui a échappé à la justice et intégrer une « chaîne suicidaire ». Cette chaîne consiste à abattre un homme qui souhaite mettre fin à ses jours et qui l’attendra pour ce faire ; en échange, le membre suivant de la chaîne rendra à Ted le même service macabre, partant du principe qu’il sera plus facile pour l’épouse et les petites filles de Ted de vivre leur deuil si leur mari et père a été victime d’un meurtre.

    Après cette introduction à tout le moins particulière, le lecteur est emporté dans un thriller psychologique (voire psychiatrique) palpitant dont je ne peux hélas vous révéler d'autres éléments sous peine de gâcher le plaisir de votre découverte. Sachez seulement que vous serez happé(e) dans un univers de labyrinthes, de jeux de miroirs, de fausses pistes, de récits s’emboîtant telles des poupées gigognes, un univers de mise en abyme où toutes vos convictions sont bouleversées d’un chapitre à l’autre et où vous aurez par moments l’impression de ne plus savoir où vous en êtes  -je vous rassure, c’est normal, de grâce, n'abandonnez pas smile-, et ce au moyen d'une construction ingénieuse et d'un narrateur aussi égaré que son lecteur.

    Le danger de ce genre de roman serait de verser dans l’irrationnel à l’heure des explications finales mais tel n’est pas le cas ici : la fin est on ne peut plus logique et cohérente et les différents éléments de l’intrigue sont expliqués de manière conventionnelle et satisfaisante pour les amateurs de thrillers plus classiques.

    Un thriller original et intelligent, qui sort des sentiers battus et qui m’a procuré un délicieux moment de lecture smile


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  • FièvreToujours un plaisir de retrouver Tony et Carol *****

    J'attends toujours avec impatience la publication d'un nouveau Val McDermid et comme souvent, j'ai passé un excellent moment de lecture avec "Fever of the Bone" ("Fièvre").

    Pour ceux qui connaissent déjà l'auteur, cet ouvrage nous permet de retrouver ses personnages fétiches, Tony Hill et Carol Jordan, mais il est aussi une occasion parfaite pour les néophytes de découvrir Val McDermid et son univers. L'intrigue principale est fondée sur une histoire a priori banale pour les habitués des polars: des adolescents apparemment sans histoire sont assassinés par un serial killer, le point commun étant d'une part les mutilations qui leur sont infligées et d'autre part, leur utilisation d'un site Internet de contact, Rigmarole.

    Une énième histoire de serial killer ? Ce serait oublier le talent de Mrs McDermid, qui ne se contente pas d'entraîner son lecteur de rebondissement en rebondissement dans une intrigue parfaitement ficelée, avec un dénouement inattendu, mais qui nous offre en prime un "cold case", certes secondaire mais intéressant. L'intérêt de "Fever of the Bone" ne réside pas seulement dans les deux enquêtes développées mais aussi dans le développement de Tony et Carol et de leur relation. Les fans de la série découvrent enfin le passé de Tony, et notamment les raisons de l'absence de son père: comment va-t-il gérer son très lourd héritage parental... et l'incidence de ce dernier sur ses sentiments envers Carol. De manière plus générale, il se dégage de ce livre une grande sensibilité, notamment dans la façon d'aborder la douleur des familles des victimes.

    Un roman à la fois intelligent et divertissant qui ne manquera pas de vous faire passer un très bon moment, le parfait "beach book" dans le sens le plus positif du terme...


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  • RagdollBon premier roman... mais pourquoi ce buzz médiatique ? ***

    « Ragdoll » signifie en anglais « poupée de chiffon » et fait référence à la première découverte macabre du roman : un cadavre composé de six parties de victimes différentes. Le ton est donné… La suite est du même acabit puisque ce serial killer particulièrement retors transmet à la presse la liste des futures victimes ainsi que la date de leur assassinat.  L’enquête est menée notamment par un policier au passé trouble, « Wolf », acronyme de William-Olivier Layton-Fawkes, impliqué de manière très personnelle dans ce nouveau dossier et devenu célèbre malgré lui lors d’une autre affaire de meurtres en série, ceux attribués au « Cremation Killer » quelques années auparavant…

    Ce premier roman de Daniel Cole est un thriller qui répond parfaitement aux exigences du genre : le suspense est assuré grâce à la « liste noire », les relations entre les victimes et entre les différentes affaires sont révélées peu à peu, le roman offre régulièrement révélations et retournements de situation. Par ailleurs, la question de la frontière entre le bien et le mal est sans doute davantage présente que dans la plupart des thrillers et la lecture est agrémentée de touches humoristiques très plaisantes.

    Si « Ragdoll » est plutôt un bon premier roman et si les amateurs du genre passeront sans doute un agréable moment   -ce fut mon cas-, j’émets cependant quelques réserves concernant les critiques dithyrambiques que j’ai pu lire, appréciations d’auteurs reconnus ou encore LA phrase qui finira par m’inciter à la méfiance : « the thrilling Sunday Times bestseller everyone is talking about ». Il ne s’agit pas de la découverte littéraire de l’année, plusieurs éléments invraisemblables nécessitent une certaine « suspension of disbelief » et l’écriture est correcte sans être littéraire. Les « buzz » médiatiques précédant ou entourant certains romans génèrent de grandes espérances qui ne peuvent alors qu’être déçues.

     

    En conclusion, « Ragdoll » est un bon roman à suspense, avec suffisamment de surprises et de cadavres passés de vie à trépas dans d'atroces conditions pour plaire, mais pas la révélation fracassante que de nombreux commentaires laissaient supposer. 


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  • Dernière conversation avec Lola FayeMagistral *****

    Il fallait être un grand écrivain pour oser construire un roman à suspense sur une conversation et c'est le défi qu'a brillamment relevé Thomas H. Cook avec « The Last Talk with Lola Faye ».

    Luke Paige, enseignant et écrivain, est abordé à l'issue de l'une de ses conférences par Lola Faye Gilroy, la femme qui a brisé son enfance par sa liaison avec le père de Luke et qu'il ne pensait jamais revoir. Au fil de ce dialogue inattendu, c'est tout leur passé qui resurgit, le voile se levant peu à peu sur les différents aspects de la tragédie qui a scellé leurs destins. Ambitions intellectuelles érodées par la médiocrité d'une petite ville de province, silences et non-dits familiaux, illusions et faux-semblants sont quelques-uns des thèmes récurrents de ce fabuleux roman.

    Subtil, fort et hypnotique, « The Last Talk with Lola Faye » est un petit bijou de suspense psychologique, la tension naissant de l'éclairage progressif des événements et des êtres. Ce n'est pas un thriller au sens habituel du terme et pourtant, le suspense est omniprésent et l'on se demande où va nous mener cet étrange dialogue initié par Lola Faye.

    Une vraie réussite qui ravira les fans de Thomas H. Cook et une belle manière pour les autres d'aborder son univers très particulier. Lola Faye ne fait pas partie de ces romans à suspense aussi vite oubliés qu'ils ont été lus; au contraire, c'est le genre de roman qui garde une emprise sur son lecteur une fois la dernière page refermée et lui laisse un arrière-goût amer et un étrange pincement au coeur.


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  • The Last Talk with Lola FayeMagistral *****

    Il fallait être un grand écrivain pour oser construire un roman à suspense sur une conversation et c'est le défi qu'a brillamment relevé Thomas H. Cook avec « The Last Talk with Lola Faye ».

    Luke Paige, enseignant et écrivain, est abordé à l'issue de l'une de ses conférences par Lola Faye Gilroy, la femme qui a brisé son enfance par sa liaison avec le père de Luke et qu'il ne pensait jamais revoir. Au fil de ce dialogue inattendu, c'est tout leur passé qui resurgit, le voile se levant peu à peu sur les différents aspects de la tragédie qui a scellé leurs destins. Ambitions intellectuelles érodées par la médiocrité d'une petite ville de province, silences et non-dits familiaux, illusions et faux-semblants sont quelques-uns des thèmes récurrents de ce fabuleux roman.

    Subtil, fort et hypnotique, « The Last Talk with Lola Faye » est un petit bijou de suspense psychologique, la tension naissant de l'éclairage progressif des événements et des êtres. Ce n'est pas un thriller au sens habituel du terme et pourtant, le suspense est omniprésent et l'on se demande où va nous mener cet étrange dialogue initié par Lola Faye.

    Une vraie réussite qui ravira les fans de Thomas H. Cook et une belle manière pour les autres d'aborder son univers très particulier. Lola Faye ne fait pas partie de ces romans à suspense aussi vite oubliés qu'ils ont été lus; au contraire, c'est le genre de roman qui garde une emprise sur son lecteur une fois la dernière page refermée et lui laisse un arrière-goût amer et un étrange pincement au coeur.


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