• De l'art du bonheur

    De l'art du bonheur"Le paradis terrestre est où je suis" *****

    A l’instar de « Méditer, jour après jour » du même auteur, « De l’art du bonheur » s’articule en chapitres où se croisent peinture et littérature, amitiés réussies qui emmènent le lecteur dans un univers empreint de poésie et de sagesse. Christophe André met toute son expérience de praticien au service de cet ouvrage, hymne au bonheur mais aussi à sa fragilité.


    « De l’art du bonheur » est un livre que chacun pourrait/devrait avoir sur sa table de chevet et qui se savoure peu à peu, au gré des expériences de vie de son lecteur. Tout le monde y trouvera écho, à un moment ou l’autre de sa vie, de son ressenti, qu’il soit doux ou amer. Ce sont en effet toutes les infimes parcelles du bonheur et de son absence qui y sont déclinées, les œuvres et les extraits choisis nous rappelant que ce que nous éprouvons n’a rien d’unique et que les artistes qui nous ont précédés ont superbement traduit, en images et en mots, des sentiments qui sont universels.


    La réflexion est composée de cinq grandes parties (matin, midi, soir, nuit et aube) faisant référence à chacune des étapes de notre bonheur (sa naissance, sa plénitude, son crépuscule, sa disparition et son retour), chacune de ces parties étant à son tour divisée en chapitres illustrés par un tableau. Les œuvres sont variées : le lecteur pourra à loisir admirer les amandiers de Van Gogh et de Bonnard, rêver face au « Bord de mer à Palavas » de Courbet ou encore plonger dans « la nuit noire de l’âme » avec Edvard Munch. Les citations émaillant le livre sont elles aussi riches et variées, certaines de véritables coups au cœur : «Quand l’appel du bonheur se fait trop pesant, il arrive que la tristesse se lève au cœur de l’homme » (Camus) ou encore « La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste… » (Hugo).


    « De l’art du bonheur » n’est cependant pas aussi déprimant que ces dernières phrases pourraient vous le laisser penser. Au contraire, alors que notre société semble n’être qu’une quête effrénée d’un bonheur absolu, immédiat et sans taches, il nous rappelle la nature fragile et éphémère de ce sentiment et surtout, qu’il est normal de ne pas être heureux tout le temps. Il nous parle tantôt des moments éclatants de bonheur -joie pure de l’enfance, force du lien, importance du moment présent-, tantôt des parts d’ombre qui les accompagnent, inévitablement.


    Christophe André évoque à cet égard la « mélancolie des bonheurs finissants » -en nous faisant prendre conscience qu’un bonheur déclinant, c’est encore du bonheur-, la « tentation du spleen » -dans laquelle nous aurions tort de nous complaire car la tristesse n’est pas une sagesse- ou encore de « l’incandescence et solitude de la douleur » -nous invitant à écouter l’espérance exceptionnelle d’Etty Hilversum, qu'elle a conservée jusqu’à ses derniers jours dans un camp de concentration, et nous encourageant à rester debout, malgré tout.
    Un très beau livre qui se déguste sans modération et qui a le mérite de nous rappeler que « le paradis terrestre est où je suis » (Voltaire).

    Du même auteur : Méditer, jour après jour


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