• Ce que tu veux

    Ce que tu veuxJusqu'à ce que la mort nous sépare ****

    La lecture de « Dis-moi que tu mens » m’a donné envie de découvrir ce que Sabine Durrant avait écrit auparavant et je remercie les Editions Préludes pour l’envoi  de  « Ce que tu veux » (« Remember Me This Way »), en échange d’une critique honnête.  J’y ai retrouvé ce que j’avais aimé dans le précédent, à savoir des personnages nuancés et réalistes, une écriture fluide et un dénouement qui laisse pensif.

    Un an après la mort tragique de son mari, Zach, dans un accident de voiture, Lizzie Carter trouve enfin la force de retourner sur les lieux de l’accident. Si les hommages rendus à un défunt sont habituellement d’un grand réconfort pour la famille, Lizzie se serait volontiers passée de ce qu’elle trouve sur place : une couronne de fleurs émanant d’une certaine Xenia… dont elle n’a bien sûr jamais entendu parler. Commence alors pour Lizzie une quête de vérité non seulement sur la mort de Zach mais également sur sa vie d’avant… quête marquée par l’angoisse et l’obsession car Zach avait une vision très personnelle de l’amour.

    Les chapitres alternent entre le récit présent de Lizzie et la narration de Zach, qui commence avant sa relation avec son épouse. Le tableau qui émerge de cette double version est à la fois complexe et terrifiant : sous le couvert d'une vie de couple normale, une relation ambiguë, aux confins de la folie parfois, qui implique deux êtres très différents et pourtant attirés l’un par l’autre comme par un aimant. Zach est un personnage qui, à l’instar de Paul Morris dans « Dis-moi que tu mens », donne envie à toute femme dotée d’un minimum de bon sens de faire vœu de chasteté illico presto ; par une étrange coïncidence, celles qui croisent sa route n’en ressortent pas indemnes…

    Quant à Lizzie, je l’ai trouvée à la fois attachante et crédible. Elle n’est pas la jeune héroïne d’une beauté saisissante que l’on rencontre souvent dans les romans : au contraire, c’est une jeune femme quelconque, qui de son propre aveu s’étonne et s’émerveille de plaire à un séducteur tel que Zach : « Je n’avais jamais imaginé connaître ce genre de bonheur. Quand j’ai rencontré Zach, je m’étais habituée à être une tante, une sœur et une fille, mais pas une amante. Je me contentais de satisfactions banales. Quelques mois plus tard, je me promenais sur cette falaise, sa main dans la mienne, des ajoncs sous les pieds, le vent dans mes oreilles, la mer dans ses yeux. Un jour, alors que nous marchions ici, il m’a dit que j’étais pour lui une source d’étonnement constant, que mon humble ravissement vis-à-vis du monde était contagieux. Jamais personne ne m’avait trouvée spéciale. » Ce sont précisément la simplicité et la bonté d’une jeune femme ordinaire qui ont attiré l’artiste raté, dont le cynisme n’a d’égal que le narcissisme…

    Les ingrédients sont a priori classiques et se retrouvent dans de nombreux romans du genre mais l’histoire se lit avec plaisir et Sabine Durrant parvient à créer un suspense continu et à réserver l’une ou l’autre surprise. Mon plaisir de lecture est parfois gâché par le manque de crédibilité de certaines intrigues (je pense notamment à « Derrière les portes » de B.A. Parris, qui a pourtant été encensé par la critique) alors qu’ici, l’auteur évite cet écueil et reste crédible, veillant même à donner des explications rationnelles à la fin sur tout ce qui n’était pas expliqué.

    Un bon suspense psychologique dans l’atmosphère maritime des Cornouailles, à emporter en vacances sans hésiter smile

     

     Du même auteur: Dis-moi que tu mens

     

     


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