• Dangerous Crossing

    A Dangerous CrossingMort (d’ennui) sur le Nil **

    Parution en français: "Une vie meilleure" (18 janvier 2018)

     

    « Dangerous Crossing » (« Une vie meilleure ») fait partie, à mon sens, de ces romans victimes de la publicité mensongère dont ils ont fait l’objet. Ma déception a en effet été proportionnelle à ma hâte de le découvrir, les éloges de  cette sélection Richard & Judy Book Club pouvant se résumer comme suit : « captivating », «page-turner », « thrilling », «intoxicating », « exquisite tale of love, murder and dark secrets »… et, cerise sur le gâteau, une comparaison avec Patricia Highsmith et l’excellent « Mort sur le Nil » d’Agatha Christie qui avait enchanté mon adolescence. J’y ai d’ailleurs cru à la lecture du prologue, prometteur  -après une traversée maritime, une jeune femme descend sur la terre ferme, menottes aux poignets-, et des premiers chapitres, dans lesquels j’ai retrouvé l’atmosphère un peu surannée des romans d’Agatha Christie… mais hélas rien d’autre.

    L’intrigue en quelques mots… A la veille de la seconde Guerre Mondiale, Lily embarque à bord d’un bateau à destination de l’Australie, où elle va travailler comme domestique en contrepartie du voyage, désireuse d’oublier les événements pénibles qu’elle vient de vivre. Au cours des six semaines de traversée, elle y fait la connaissance de plusieurs voyageurs, d’horizons et de classes sociales différents, certains faisant battre son cœur, d’autres l’émouvant, d’autres encore lui inspirant de l’aversion. Rien de bien original, je commençais même un peu à m’ennuyer malgré les petits secrets révélés des uns et des autres, mais j’ai poursuivi ma lecture, attendant ce meurtre tellement alambiqué qu’il en devient parfait, à l’image des classiques de la Reine du Crime, et, je l’avoue sans honte, me réjouissant de voir qui allait tuer qui et comment smile.

    Mort violente il y eut bien, mais cela s’arrête là… Point d’énigme ni de suspense et je serais tentée de dire que le seul point commun avec « Mort sur le Nil », c’est qu’il y a un mort sur un bateau… L’argument de vente me paraît à tout le moins trompeur.

     

    Ce roman n’est pas mauvais en soi mais il n’est absolument pas présenté comme il le devrait et c’est là que le bât blesse : il ne s’agit pas d’un thriller, les pages ne se tournent pas toutes seules (j’avais hâte qu’ils arrivent enfin en Australie…) et « captivating » n’est certes pas l’adjectif qui me serait venu  à l’esprit pour le décrire. « Dangerous Crossing » est le récit d’une traversée (avec une galerie de portraits, quelques secrets plus ou moins inavouables et un décès inopiné et violent pour pimenter le tout), et il plaira sans doute à ceux qui recherchent ce genre de lecture, mais on est bien loin du produit vanté. Si vous aimez cette atmosphère un peu désuète, en huis-clos, avec un crime (presque) parfait, je ne peux que vous conseiller de vous (re)plonger plutôt dans ces petits bijoux que sont "Le meurtre de Roger Ackroyd", "Dix petits nègres" et bien sûr "Mort sur le Nil" smile


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