• Je voyage seuleBon divertissement pour les amateurs de romans noirs ***

    Après un prologue mystérieux  -un bébé disparaît d’une maternité-, « Je voyage seule » nous plonge directement au cœur de l’horreur : une petite fille est retrouvée pendue à un arbre, avec autour du cou une pancarte, « Je voyage seule ». Holger Munch est chargé de l’enquête et fait appel à son ex-collègue, Mia Krüger ; celle-ci s’est retirée sur une île dans l’intention de mettre fin à ses jours suite à un drame personnel mais elle remarque un détail troublant lui donnant à penser que la petite fille n’est que la première d’une longue série et accepte dès lors de mettre ses compétences au service de l’enquête. Une seconde intrigue vient se greffer sur celle-ci, basée cette fois sur les agissements d’une secte.

    « Je voyage seule » est un bon roman policier, qui utilise tous les ressorts du genre : alternance des points de vue narratifs pour assurer le suspense, passé douloureux des personnages et des policiers, course contre la montre pour mettre un terme à la série macabre. Cela étant dit, certaines critiques et publicités (« best-seller partout en Europe ») m’avaient peut-être préparée à une découverte plus saisissante que celle-ci : je n’ai pas eu l’impression d’entendre vraiment une nouvelle voix dans le polar scandinave et des livres comme « La femme en vert » d’Indridason m’ont laissé une empreinte beaucoup plus forte.

    Par ailleurs, mon côté rationnel a toujours un peu de mal avec la logique et les motivations des tueurs en série   -mais ceci est bien sûr un point de vue purement personnel-  et les explications de leurs agissements me paraissent toujours un peu farfelues.

    En résumé, le livre remplit parfaitement son contrat dans le genre « roman policier à suspense » et si vous aimez ce genre-là et si vous ne vous attendez pas à un bijou littéraire, vous passerez un bon moment… 


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  • Box 21Réalisme glaçant ****

    La lecture de "L'honneur d'Edward Finnigan" m'avait donné envie de découvrir ce que Roslund et Hellström avaient écrit précédemment. "Box 21", leur deuxième roman, commence de façon abrupte par l'extrait d'un dossier médical, celui d'une jeune femme d'une vingtaine d'années ayant subi des violences extrêmes. Ce rapport médical sommaire est l'aboutissement d'un enfer de plusieurs années, celui de Lydia, jeune femme lituanienne venue chercher des jours meilleurs en Suède et séquestrée pour se livrer à la prostitution.

    "Box 21" est un livre qui se lit facilement, avec une intrigue que l'on pense avoir devinée assez vite mais qui parvient néanmoins à nous surprendre à plusieurs reprises, avec notamment une révélation finale dont l'écho résonne encore dans la tête du lecteur bien après avoir refermé le livre. Le contenu par contre ne peut en aucun cas être qualifié de facile: le thème abordé -l'exploitation sexuelle des jeunes femmes de l'Est- est traité avec un réalisme d'autant plus glaçant que les auteurs restent sobres et évitent le pathos.

    "Box 21" est une lecture qui ne peut être considérée comme plaisante compte tenu de la réalité factuelle des monstruosités qu'elle évoque mais qui ne peut laisser indifférent et vaut certainement le détour: le récit est bien conçu, le rythme est soutenu et le sujet est traité avec empathie ainsi qu'en témoigne la postface des auteurs, qui y expriment leur honte d'hommes face à cette souffrance. Un roman policier qui n'a sans doute pas un style ou une intrigue exceptionnels mais incite à la fois à la réflexion et surtout à la compassion.


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  • Les anges de New YorkAnges et  démons *****

    Pour le policier new-yorkais Frank Parrish, le meurtre du dealer Danny Lange pourrait n'être qu'une banale affaire parmi tant d'autres. Mais l'assassinat de la jeune Rebecca, soeur de Danny, donne à la mort de celui-ci une tout autre dimension. Frank ne croit pas à un règlement de comptes et il ne tarde pas à comprendre que la tragédie de Rebecca n'est que le sommet d'un iceberg.

    Comme dans ses autres romans,R.J. Ellory ne se contente pas d'une intrigue policière bien faite. Ainsi qu'il l'explique dans sa postface, il a voulu mettre l'accent sur les victimes oubliées et sur les policiers qui tentent de leur rendre un visage, au mépris de leur vie privée et de leur bien-être personnel. Au travers du personnage torturé de Frank, il rend hommage à ces "Saints of New York" méconnus, dont la journée commence lorsque celle d'une victime prend fin...

    Ellory a voulu raconter la réalité quotidienne policière sans l'enjoliver, avec ce qu'elle comporte de souffrances et de frustrations face au système judiciaire, et il y a parfaitement réussi, maîtrisant tant le fond que la forme. Frank Parrish, un personnage complexe, hanté par ses démons -son père, John Parrish, héros des années 80, la mort de son coéquipier, son mariage raté, sa relation avec ses enfants-, nous fait pénétrer dans un univers glauque et interpellant loin des enquêtes manichéennes qui nous sont trop souvent proposées.

    "Saints of New York" se lit comme une enquête policière -les quelques passages relatifs au père de Frank et aux activités mafieuses ne m'ont guère captivée mais cela ne représente que quelques pages- mais avec la profondeur humaine et le sens de la nuance habituels chez Ellory. A conseiller tant aux fans qu'à ceux qui ne connaîtraient pas encore...


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  •  

    Juste aprèsBien au-delà du roman policier *****

    Après l'excellent « Sister », j'avais hâte de découvrir le nouveau roman de Rosamund Lupton, encensé par les critiques, et je dois dire qu'il a tenu toutes ses promesses.

    A  partir  d'une  intrigue  somme toute ordinaire -lors de l'incendie d'une école, une jeune fille, Jenny, reste prisonnière des flammes et sa mère, voulant se porter à son secours, est grièvement blessée-, Rosamund Lupton nous offre une oeuvre qui est à la fois un roman policier avec de nombreux rebondissements et un véritable hymne à l'amour maternel.

    L'originalité principale réside sans doute dans le choix narratif, puisque l'histoire est racontée par Grace, la maman, et adressée à son mari alors qu'elle est plongée dans un profond coma et vit une sorte de « out-of-body experience ». Un choix littéraire qui a priori me laissait sceptique mais qui au final s'avère judicieux puisqu'il permet à la fois d'avoir un narrateur omniscient qui suit toutes les phases de l'enquête et de transmettre tout l'impact émotionnel de l'histoire, avec notamment un dernier chapitre particulièrement émouvant.

    « Afterwards » a le mérite d'être, au-delà de l'énigme policière conventionnelle avec maints retournements de situation, une réflexion pleine de tendresse sur la maternité et la force de l'amour familial. Petit extrait qui résume selon moi parfaitement l'ensemble: « You told me once that the last of the senses to go is hearing. But you're wrong. The last of the senses to go is love. »

    A découvrir absolument, éventuellement avec un Kleenex à portée de main smile


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  • A toi ma soeurUn excellent début *****

    Premier roman de Rosamund Lupton, "Sister" est le récit émouvant de Béatrice, qui écrit une lettre à sa soeur Tess après la disparition de celle-ci, cette forme épistolaire donnant à l'oeuvre un caractère à la fois original et touchant.

    Il vaut mieux ne pas en dire trop sur l'intrigue, puisque la quête de Béatrice pour comprendre la vie de sa soeur va déboucher sur des révélations successives et inattendues qu'il est très plaisant de découvrir au fil de sa lecture. Je dirai donc simplement que ce thriller psychologique est selon moi très réussi, l'intérêt du lecteur étant maintenu en permanence, avec en outre beaucoup de sensibilité et de finesse notamment dans l'analyse du lien unissant Tess et Béatrice. Cerise sur le gâteau, après une résolution relativement classique que j'avais un peu anticipée, un retournement final que je n'avais par contre pas vu venir, ce qui n'est pas gagné d'avance lorsqu'on a lu beaucoup de thrillers.

    Un bon moment de lecture et un auteur dont je me réjouis de découvrir les oeuvres ultérieures.


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